Audencia a inauguré une nouvelle épreuve orale de culture générale cette année. En complément du traditionnel face à face avec le jury, chaque candidat issu de classe préparatoire admissible via le concours BCE a pris part à un débat collectif préparé en 20 minutes juste avant un passage de 15 minutes durant lesquelles deux équipes confrontent leurs idées. Business Cool a assisté à quelques unes des premières sessions. Retour sur nos impressions…
« Le format de l’entretien de motivation n’avait pas été renouvelé depuis quelques années, (5 minutes d’introduction sur un sujet de culture générale, puis 30 minutes d’échange avec le jury) et il manquait une dimension collective à l’évaluation des candidats », confie la business school. Avec la nouvelle épreuve « Regards Croisés » que passent désormais les admissibles au concours BCE, Audencia réaffirme aussi son attachement à la Culture générale et met en valeur l’importance de l’art oratoire au sein de l’école. Une pratique mise à l’honneur via les activités associatives (Isegoria ou Eloquencia) et les cycles de conférences qui nourrissent le débat d’idées auprès des étudiants.
Lire aussi. Concours 2025 : nouvelle épreuve orale à Audencia, l’entretien collectif de culture générale
Une épreuve au déroulé millimétré
Placés par les admisseurs autour de deux tables qui se font face, les 6 à 8 admissibles par session sont invités dans la foulée par le jury à s’asseoir puis à indiquer leur prénom sur un chevalet. Le sujet est rappelé et l’échange s’engage après que le jury a désigné l’équipe défendant la thèse. Brouillon sous les yeux et introduction soigneusement exposée, les candidats se lancent en déroulant leurs arguments Avec rigueur, ils veillent à la précision des formulations autant qu’à la fluidité de leurs transitions. La conclusion, à l’image de l’introduction, est prise en charge par le candidat qui en manifeste le souhaite au sein de l’équipe. Elle doit tenir en 45 secondes chrono. Le timing est surveillé par un jury ultra attentif, qui ne perd pas une miette du débat et prend grand soin du débriefing.
« Zéro seconde d’ennui » pour le jury !
Une ligne directrice pour l’évaluation (qui a été affinée tout au long de l’année) : 40% de la note attribuée à chaque candidat par le jury tient compte de la dynamique collective (le nombre de prises de paroles, l’écoute des autres, le lien entre les idées…) et 60% se concentre sur le fond des propos. Comment se sentent les membres du jury ? Ils s’avouent « plus fatigués qu’à l’issue d’une session d’entretiens individuels », car la concentration est maximale pour suivre jusqu’à 6 groupes par demi-journée, mais le « zéro seconde d’ennui » ressenti pendant la durée de l’épreuve compense largement !
« Il faut être attentif à l’attitude globale, au non-verbal, tenter de déceler les postures de futurs managers, l’attitude de chacun dans le collectif… on voit beaucoup de choses en 15 minutes », confie le jury que nous avons pu observer en action une fois les candidats repartis. Durant l’épreuve, il se doit en effet de rester « stoïque et sans réactions » pour ne pas influencer l’échange.
Lire aussi. En immersion avec 600 étudiants d’Audencia durant un Boot Camp sur l’entrepreneuriat
Des candidats « rassurés » par l’aspect collectif
L’épreuve se vit en groupe, mais chaque candidat reçoit une note individuelle, assortie d’un commentaire personnalisé. Il n’est pas question de désigner une équipe « gagnante » ou « perdante ». « Ce n’est pas une compétition entre deux groupes, insiste Denis Boissin, directeur du PGE d’Audencia. C’est un exercice de co-construction, centré sur le débat, la recherche d’arguments, le bon mot, quelque chose qui se bâtit à plusieurs et qui relève avant tout de l’échange d’idées. »
Et surtout, l’épreuve se veut bienveillante : « On se sent rassurés par l’aspect ‘groupe’, on n’est pas seul face au jury et même si on n’est pas à l’aise avec le sujet, on peut s’appuyer sur les autres », expliquent Kilian et Satine, admissibles venus respectivement d’une prépa nantaise et d’une prépa parisienne. La preuve ? En 15 minutes, sur le sujet « Bientôt tous artificiellement intelligents », leur groupe a su débattre, rebondir et faire circuler les idées. « À la fin de l’épreuve, on se sent presque un peu frustrés de parler si peu ! »
Avoir les refs’
« Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va » (Sénèque), « Peut-on rêver d’être éternel ? »… D’où viennent la centaine de sujets retenus pour cette première session de l’épreuve « Regards Croisés » à Audencia ? Un collectif réunissant professeurs de la business school et enseignants de classes préparatoire a proposé une série de pistes pour alimenter la base de sujets. Un comité de sélection s’est ensuite chargé d’harmoniser l’ensemble afin notamment d’assurer la coéhrence du niveau de difficulté. « Le notre était plutôt sympa à traiter. On en a entendu des plus ‘alambiqués’! », estime Kilian. Le jury rapporte avoir noté, au fil des sessions, des références d’horizons variés, parfois étonnantes. Parmi celles que nous avons entendues : Epictète, La Fontaine, Oscar Wilde, Schumpeter, Tocqueville, mais aussi… Bigflo et Oli !
Lire aussi. Audencia arrête le recrutement des AST en première année de PGE
Photo Audencia ©Charles Raymond-Duhamel