Quand une ancienne ministre de l’Enseignement supérieur rejoint une business school, l’information dépasse le simple fait divers académique. SKEMA Business School vient d’annoncer la nomination de Frédérique Vidal au poste de directrice de la stratégie et de l’impact scientifique, effective dès le 1er juin 2025.
Il y a les nominations qui passent inaperçues, et celles qui résonnent comme un coup de tonnerre dans le paysage de l’enseignement supérieur. L’arrivée de Frédérique Vidal chez SKEMA appartient indéniablement à la seconde catégorie. L’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du gouvernement Macron (2017-2022) pose ses valises dans l’école de management lilloise pour y occuper un poste taillé sur mesure : directrice de la stratégie et de l’impact scientifique.
Cette fonction dit tout de l’ambition qui anime SKEMA. Car nommer une figure de cette envergure à un poste inédit, c’est afficher sans fard sa volonté de peser plus lourd dans l’écosystème académique français et international. Frédérique Vidal intègre d’ailleurs le comité exécutif de l’institution, signe que sa mission dépasse le simple conseil stratégique.
Une légitimité forgée dans les coulisses du pouvoir
Le parcours de l’ancienne ministre parle de lui-même. Biochimiste de formation, présidente de l’université de Nice Sophia Antipolis avant sa nomination au ministère de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal connaît les rouages de l’enseignement supérieur français comme peu d’autres. Ses cinq années au ministère lui ont offert une vision panoramique des enjeux sectoriels, des questions de financement aux réformes structurelles.
Pour SKEMA, cette nomination représente bien plus qu’un simple recrutement de prestige. C’est l’acquisition d’un carnet d’adresses exceptionnel, d’une expertise rare et d’une légitimité institutionnelle que peu d’écoles peuvent se targuer de posséder. Dans un secteur où les relations avec les pouvoirs publics conditionnent souvent le développement, disposer d’une ancienne ministre dans ses rangs constitue une force stratégique de premier plan.
L’impact scientifique, nouveau Graal des business schools
Le choix du titre, directrice de la stratégie et de l’impact scientifique, n’est pas anodin. Il révèle les nouvelles préoccupations d’une école qui, forte de ses 11 000 étudiants de plus de 130 nationalités et de ses 190 professeurs, entend désormais jouer dans la cour des grands de la recherche académique.
Cette fonction inédite « incarne la volonté de SKEMA d’affirmer encore davantage sa vision à long terme, dans un contexte international en profonde transformation », précise le communiqué. Entre les lignes, on lit l’ambition d’une institution qui ne veut plus seulement former des managers, mais contribuer significativement à la production de savoirs. Car les business schools françaises naviguent aujourd’hui dans des eaux troubles. Concurrence internationale accrue, remise en question du modèle économique traditionnel, exigences croissantes en matière de recherche : autant de défis qui nécessitent une vision stratégique affinée. Avec Frédérique Vidal, SKEMA se dote d’un pilote expérimenté pour naviguer dans cette tempête.
SKEMA, laboratoire d’une ambition renouvelée
L’école lilloise ne cache d’ailleurs pas ses ambitions. Multi-accréditée (AACSB, EQUIS, EFMD Accredited EMBA), elle revendique une « hybridation entre les sciences humaines et sociales et celles de la donnée » comme cœur de son modèle. Une approche qui trouve dans la nomination de Frédérique Vidal sa parfaite incarnation : scientifique de formation, la nouvelle directrice connaît intimement les enjeux de cette interdisciplinarité.
Avec ses sept campus répartis sur quatre continents (Afrique du Sud, Brésil, Canada, Chine, Émirats arabes unis, États-Unis, France) et ses 60 000 diplômés dans 145 pays, SKEMA possède déjà l’infrastructure. Reste à traduire cette géographie en influence académique réelle. Mission dont hérite Frédérique Vidal.
Cette nomination intègre une série de recrutements stratégiques menés par Alice Guilhon, directrice générale de SKEMA. Après l’arrivée récente de Sophie Gay (directrice de la Student Experience) et Sylvie Jean (directrice du programme Grande École), l’école affiche une dynamique de renouvellement.
Dans l’univers impitoyable des classements internationaux et de la course aux accréditations, SKEMA vient de se donner les moyens de ses ambitions. L’école dispose désormais d’un atout maître pour écrire son prochain chapitre. Reste à transformer l’essai.
