L’ESBanque, Ecole supérieure de la banque, poursuit son plan stratégique NEW HORIZONS. L’institution a dressé les grandes lignes qui guideront son développement jusqu’en 2025, un développement qui passe par le digital et l’international. Son DG, Éric Depond, a répondu à nos questions sur les ambitions de l’ESBanque.
L’ESBanque, qu’est-ce que c’est ?
Pouvez-vous revenir sur l’histoire de l’ESBanque ?
Nous sommes une association loi 1901 créée par les banques et pour les banques. Notre raison d’être est de former les collaborateurs du secteur bancaire pour accompagner leurs transformations. Nos clients, les banques, siègent dans notre conseil d’administration et président à notre avenir. Ce sont eux qui fixent nos objectifs.
L’ESBanque est une jeune maison issue de la réforme de 2018 qui nous a poussés à repenser notre modèle. Nous avons fusionné nos 14 CFA et le CFPB (Centre de Formation de la Profession Bancaire). Cependant, nous allons bientôt fêter nos 100 ans. Le secteur bancaire a compris très tôt qu’il était important de faire face aux mutations en formant les futurs collaborateurs.
Quelle est l’offre de l’ESBanque aujourd’hui ?
Nous couvrons trois grands métiers : la formation initiale, la formation continue diplômante et la formation continue qualifiante. Sur le plan de la formation initiale, nous préparons nos étudiants aux métiers de la banque-assurance via l’alternance, un dispositif qui garantit leur employabilité. Aujourd’hui, la banque recrute 50 000 collaborateurs par an, sur ces 50 000 recrutements, 18 000 se font en alternance. Sur les métiers traditionnels de la banque (conseil, relation client…), ce sont 10 000 jeunes qui sont recrutés en alternance chaque année par le secteur : 1 étudiant sur 2 qui entre dans une agence en France en alternance vient de l’ESBanque. Nous couvrons tous les niveaux : du BTS au master 2 en partenariat avec plusieurs universités. Au total, nous avons plus de 150 partenariats avec des universités et Grandes Écoles qui nous accompagnent sur la formation en alternance.
Sur le sujet de la formation tout au long de la vie, nous accompagnons chaque année plusieurs milliers de banquiers en exercice. Gestion de patrimoine, compliance, droit et fiscalité… La banque est très attachée à la valeur du diplôme et à la certification professionnelle et nous disposons d’un catalogue de formations important.
L’ESBanque, c’est aussi des campus partout en France (dans toutes les régions) et en Afrique. Nous avons inauguré nos nouveaux locaux de notre campus Ile-de-France à Nanterre qui accueille 300 étudiants par jour, ainsi qu’à Bordeaux.
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La Tech et le digital au cœur du développement de l’ESBanque
L’un de vos principaux chantiers pour l’ESBanque est l’ouverture d’un e-BBA, une formation 100% online. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Nous sommes très attachés à la formation présentielle. Cependant, nous avons identifié plusieurs problématiques. Aujourd’hui, nous voulons combler l’absence d’institut de formation dans certaines zones de France. Cependant, il nous est impossible d’y ouvrir un campus. Ouvrir cet e-BBA (Bachelor Banque Assurance) permet de répondre aux besoins des agences qui sont dans les régions les plus reculées de France.
En outre, c’est un formidable moyen d’insertion des jeunes par le travail, et l’alternance. En effet, il n’est pas toujours possible de se déplacer dans les grandes métropoles pour se former une semaine par mois. Proposer ce bachelor très apprécié des alternants et des professionnels permet d’aller directement vers les étudiants. Il permet de former au métier de conseiller, le cœur du réacteur. C’est aussi un besoin pour les banques qui sont présentes partout en France et pas uniquement dans les grands bassins urbains.
Votre stratégie NEW HORIZONS mise également sur l’ESBot. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur ce nouvel outil ?
Ce sujet vient d’un constat simple : on n’apprend plus aujourd’hui comme il y a 10 ans. Nous nous devons d’individualiser la formation. C’est à la formation d’aller vers l’étudiant et de s’adapter à ses pratiques. Trop de programmes sont uniformes. Les étudiants n’apprennent pas à la même vitesse et il est intéressant de pouvoir apporter de la variété. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle nous aide considérablement à analyser les comportements des apprenants et à apprécier si un étudiant est plus réceptif à la vidéo ou au travail collaboratif par exemple. L’ESBot permet d’adapter le format pédagogique pour l’étudiant. L’ESBot, c’est également un tuteur disponible 7 jours sur 7 et qui va leur permettre de trouver les réponses à leurs questions. C’est aussi un vrai partenaire de révision et d’entraînement.
Pour nous, l’ESBot est un vrai allié qui suit l’étudiant tout au long de la formation et nous alerte si jamais ce dernier a du retard ou décroche. Il ne remplace pas les coordinateurs pédagogiques, mais vient en soutien de nos équipes qui pourront alors prendre en charge l’étudiant et l’accompagner avec de l’humain. Nous croyons beaucoup dans les vertus de l’IA et de l’Adaptive Learning et l’OPCO Atlas a très vite cru dans nos projets. Il a cofinancé notre développement en matière d’IA.
L’apprentissage est au cœur de votre développement puisque vous lancez une certification pour vos formateurs. Pourquoi est-ce nécessaire ?
Cela vient du même constat que nous n’apprenons plus de la même manière aujourd’hui. Nos 2 800 formateurs sont tous des professionnels du secteur banque-assurance en exercice. Nous devons les former pour devenir des formateurs et les accompagner pour leur apprendre à transmettre les bons messages aux étudiants. Avec l’hybridation des formations, nous devons apprendre à nos intervenants à être phygitaux.
Ainsi, sur la base du volontariat, nous leur permettrons prochainement de passer une certification supplémentaire à l’ESBanque. Cela leur permettra de mieux valoriser leurs compétences et leur expérience, et de valoriser ce savoir-faire sur leur CV. C’est une certification dans laquelle nous croyons beaucoup.
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L’ESBanque à la conquête du Moyen-Orient et de l’Asie
Ces dernières années, vous vous êtes développés en Afrique. Pourquoi ce territoire en particulier ?
On va célébrer notre 100e anniversaire en 2026 et, au démarrage, il était naturel que l’ESBanque accompagne les banques sur toute la francophonie. En Afrique nous avons joué un rôle très important dans la formation des banquiers africains en langue française. Cependant, ce développement est ralenti, car certaines zones sont désormais complexes d’accès pour nos formateurs, notamment pour des raisons de sécurité. Ainsi, nous revoyons notre stratégie internationale pour nous diversifier et ouvrir sur d’autres zones.
Quels territoires visez-vous pour l’internationalisation de l’ESBanque ?
Nous voulons aller sur la partie anglophone de l’Afrique et poursuivre notre développement au Moyen-Orient. Je pense notamment à l’Égypte et à Dubaï qui présentent une forte demande de montée en compétences sur le secteur de la banque. Notre stratégie est de nous implanter sur ces destinations avec des partenaires locaux. On ne peut pas former de banquiers sans tenir compte des spécificités et réglementations locales.
En ce qui concerne l’Afrique anglophone, nous sommes en phase de finalisation d’une collaboration avec l’association professionnelle des banques de l’Île Maurice. C’est idéalement placé et c’est un marché très mature où la population parle aussi bien le français que l’anglais. Il est important de pouvoir nous appuyer sur ce hub pour partir à la conquête de l’océan Indien et de l’Afrique de l’Est.
Vous parlez d’océan Indien et de développement sur les territoires anglophones. Visez-vous également l’Inde et l’Asie du Sud-Ouest ?
Ce sont effectivement des territoires que nous visons et c’est une des raisons pour lesquelles notre partenariat avec l’Île Maurice fait sens. Les relations entre ce territoire et l’Inde sont d’excellente qualité et nous savons que nous serons davantage pris au sérieux si nous nous développons en Inde avec des partenaires mauriciens. L’Inde est un excellent berceau pour la formation et les universités locales dispensent des programmes de grande qualité. Mais ce sera un développement qui se fera dans un second temps.