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Comment « Le Révélateur » provoque l’authenticité : notre expérience de jury à KEDGE

Depuis quelques jours, les élèves de classes préparatoires candidats à l’intégration d’une école de commerce savent où ils feront leur rentrée en septembre prochain. Le SIGEM 2025 a rendu le verdict des affectations après trois semaines durant lesquelles les admissibles ont sillonné les campus pour tenter de valider leurs admissions en passant des épreuves orales de langues et de motivation. Ils sont exactement 600 issus des CPGE  économiques et commerciales, mais aussi littéraires, à avoir ainsi validé leur intégration au sein du programme Grande École de KEDGE Business School. Fin juin, Business Cool s’est rendu sur le campus marseillais de l’école pour une journée passée aux côtés des professionnels présents pour faire passer les entretiens de motivation à l’aide du « Révélateur ». Un moment clé pour les candidats autant que les jurys…

Sur le campus marseillais de KEDGE Business School, l’espace réservé aux jurys sur la mezzanine offre une vue plongeante sur l’entrée principale en plus d’un magnifique panorama sur les calanques alentour. Dès leur arrivée, les candidats sont pris en charge par une équipe ultra dynamique d’admisseurs vêtus de jaune qu’il est impossible de manquer où que les yeux se posent ! Convocation et pièce d’identité vérifiées, horaire de passage confirmé, cap sur la traditionnelle présentation en amphithéâtre. Ensuite, les admissibles sont conduits devant leurs salles d’examen escortés par une fanfare mobile qui fait vibrer le campus tout entier ! Le dernier coup de trompette sonne le lancement du brief des jurys.

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Comment se prépare le jury ?

Aux côtés de responsables de Veepee, d’ELIS, de La Banque Postale et d’autres entreprises, partenaires ou non de KEDGE, Business Cool assiste à la réunion d’information destinée aux professionnels qui vont co-piloter les entretiens de la journée. Le jury reste présidé par un professeur, un alumni ou un responsable de l’école. C’est à lui qu’il revient de transmettre la note et le commentaire finaux, fruits d’un consensus entre les évaluateurs à l’issue du passage de chaque candidat. Mais avant de passer aux entretiens, Céline Hay, directrice du PGE de la business school, rappelle au jury ses droits et ses devoirs en même temps que les règles du « Révélateur », ce jeu de cartes qui structure depuis deux saisons l’entretien de motivation de KEDGE.

Carte mère : les ODD de l’ONU

Avant l’entrée du candidat, le jury dispose les 5 cartes du « Révélateur » face cachée sur la table. Il vérifie ensuite l’identité de l’admissible, se présente brièvement, puis retourne les cartes une à une. Le candidat, qui en prend donc connaissance en même temps que le jury, lit à voix haute chacun des mots ou groupes de mots dont il va devoir tenir compte tout au long de l’échange. Il pourra en particulier faire référence à la carte « Trait d’union ODD » qui l’invite à relier l’un des 17 Objectifs de développement durable fixés par l’ONU à son parcours, ses valeurs ou ses engagements : « Éradication de la pauvreté », « Accès à l’eau salubre et l’assainissement », « Égalité entre les sexes »… Conseil aux futurs admissibles : mieux vaut tous les connaître un minimum et identifier ceux qui vous parlent le plus pour travailler les liens possibles avec votre parcours ou, au moins, avoir quelque chose à en dire !

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Les cartes : alliées du jury et des candidats

La carte « Autoportrait » est relativement facile à mobiliser par le candidat en début d’entretien : il peut s’y référer de façon naturelle durant la présentation de son parcours. Mais que se passe-t-il en cas « d’oubli » des autres cartes durant les 20 minutes d’échange qui suivent ? Pas de panique, ce n’est pas forcément mauvais signe. Cela peut même traduire un échange fluide, riche, où le candidat est pleinement engagé dans la discussion. Toutefois, si le jury constate que les cartes sont laissées de côté, il n’hésite pas à relancer directement sur l’une d’entre elles. À propos de la carte « Trait d’action », qui propose un verbe associé à l’initiative (« Innover », « Promouvoir », « Changer »…) il pourra par exemple demander : « que vous évoque cette carte ? » ou « Quel défi avez-vous relevé en lien avec ce verbe ? ». Le must ? Parvenir à faire le lien avec l’ODD de la carte « Trait d’union » ! Mais des candidats qui ont su nous parler de leurs aspirations professionnelles de manière sincère s’en sortent tout aussi bien !

Tester la réflexion, pas l’opinion

La carte « Trait de pensée » introduit une rupture intéressante dans un échange généralement centré sur l’exposition des actions passées et des ambitions futures du candidat. Elle invite ce dernier à prendre un temps (quelques secondes suffisent) pour se positionner sur une affirmation de fond telle que « La cryptomonnaie doit se décliner dans l’ensemble des activités économiques » ou « La réglementation de l’IA est nécessaire pour éviter les biais algorithmiques »… Pas de piège ici : le candidat ne prend aucun risque à être jugé sur son positionnement « Pour » ou « Contre », puisque le jury se concentre sur la qualité de l’argumentation. Ce qui compte, ce sont les idées mobilisées, la cohérence de leur enchaînement, les références convoquées, la structure du propos et la manière dont le candidat intègre son expérience personnelle au raisonnement. Cet exercice, proche des attendus de la dissertation en prépa, permet aussi d’évaluer la maîtrise de certains enjeux d’actualité sous un angle plus technique.

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Nouveau twist, grâce à la carte qui sort du cadre !

Notre carte préférée ? « Trait d’esprit » ! Elle introduit un rebondissement savoureux dans l’entretien : comment le candidat va-t-il réagir face au paradoxe qui lui est proposé ? Ces quelques minutes d’échange, totalement improvisées, car impossible à préparer, sont souvent parmi les plus réjouissantes pour le jury, qui découvre alors l’admissible sans filtre. « Infini zéro », « Monstrueuse beauté », « Silence tonitruant »… à quelles ressources le candidat fera-t-il appel pour apprivoiser ces apparentes contradictions ? Quelles références mobilisera-t-il ? C’est aussi, parfois, l’occasion d’un trait d’humour inattendu ou du partage d’une anecdote plus personnelle qui dévoilent beaucoup de la sensibilité et de la singularité de chacun.

Un dernier mot et une note

Vient le moment du « dernier mot », toujours laissé au candidat qui peut en profiter pour apporter une précision, revenir sur un point de son parcours ou choisir de poser une question au jury, souvent à propos de ses fonctions actuelles ou de son parcours académique. Arrivent les au-revoir, « profitez bien du campus, des mastercass*, de la ville et bonne suite de Tour de France ! » Le jury se concentre alors sur l’évaluation de l’entretien en s’appuyant sur une grille de notation que la directrice du PGE a fait évoluer cette année, dans un souci de simplification. Mais l’esprit reste inchangé : la qualité de l’expression orale, l’esprit d’analyse, le sens du concret, la créativité ou encore la culture ODD sont valorisés, ainsi que la connaissance de quelques caractéristiques phares de l’école.

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Un entretien où se révèlent plus que des compétences

Quels sont ceux des candidats rencontrés ce jour-là qui ont décroché leur affectation au sein de KEDGE Business School ? Celle qui a évoqué avec passion son investissement associatif majeur ? Celui qui s’est montré intéressé par la finance durable ? Celui encore qui a cité sans hésiter les noms des associations de l’école où il se projette ? Celle qui a partagé son rêve d’international ? Celle qui a raconté avec une grande sincérité une épreuve personnelle ? Nous ne le savons pas. Mais une chose est certaine : le Révélateur renforce la portée de l’entretien. Il offre un véritable support à l’échange et permet au candidat bien préparé de laisser émerger quelque chose de plus personnel et plus authentique à son sujet. Et ce n’est pas un paradoxe !

*cette année, KEDGE a proposé aux candidats de suivre des Masterclass en parallèle de leur présence sur ses campus de Marseille ou Bordeaux pour les oraux afin de « remettre l’expertise du corps professoral au cœur de l’expérience admissible », confie Céline Hay. Nicolas Buttafoghi, professeur de marketing et organisateur du concours d’éloquence proposé aux étudiants de Pré-Master, a délivré ses conseils en matière d’art oratoire aux candidats quand François Rivasseau, qui a œuvré au partenariat entre KEDGE et Sciences Po Bordeaux, a partagé avec les admissibles ses réflexions sur son parcours de diplomate et les enjeux diplomatiques actuels.

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