À l’heure où l’ « ouverture sociale » peine souvent à dépasser le stade du mot-valise, emlyon business school revendique une trajectoire structurée : accompagnement des boursiers, exonérations progressives, partenariats financiers, formation gratuite pour les décrocheurs, ancrage territorial… Le tout piloté sous le prisme d’une raison d’être assumée depuis 2021. Suffisant pour parler de transformation ? État des lieux, chiffres à l’appui.
20 % des étudiants d’emlyon sont boursiers du CROUS. Un chiffre notable dans le paysage des grandes écoles, mais encore loin des 35 % observés à l’université. L’école a instauré une exonération totale des frais pour les échelons 7, et une dégressivité jusqu’à 0 bis, étendue depuis peu au BBA et au BSc.
En parallèle, 137 étudiants ont bénéficié du programme TrEMplin, un dispositif complet mêlant mentorat, aide administrative et coaching, en hausse de 61 % depuis 2022. Pour ceux que la bourse ne suffit pas à porter, un partenariat avec le fonds INFINITE (prêts à taux zéro de 20 000 à 45 000 €) a été mis en place. En 2024, sept étudiants d’emlyon en bénéficient.
L’école rhodaniennes intervient également en amont. Plus de 1 000 collégiens et lycéens issus de zones rurales ou prioritaires sont accompagnés chaque année via les Cordées de la Réussite. En parallèle, « la toile », programme de formation gratuite lancé en 2021, propose une initiation aux métiers du numérique à des personnes éloignées de l’emploi. Le taux de sortie positive atteint 82 %. Discret, mais potentiellement stratégique.
Une intégration stratégique, des marges de progression
Toutes ces actions ne sont pas des initiatives isolées : elles s’inscrivent dans un plan global baptisé Résonances 2028, qui fait de l’engagement un des cinq piliers de la formation des étudiants. L’objectif affiché : 9 millions d’euros investis d’ici 2028 dans les dispositifs sociaux et environnementaux. Pour autant, plusieurs chantiers restent ouverts : la création d’un Centre Solidarité & Inclusion encore en cours, le besoin de mesurer l’impact réel des actions menées, ou encore l’équilibre à trouver entre excellence académique et diversification des profils.
emlyon avance sur l’inclusion sociale sans slogans. Les dispositifs sont là, chiffrés, activés. Le rapport d’engagement ne prétend pas à la révolution, mais à la structuration. La logique est claire : ne pas faire de l’ouverture un supplément d’âme, mais un axe d’équilibre entre exigence académique et accessibilité.
Reste à voir si cette politique – méthodique, territorialisée, parfois discrète – produira à moyen terme une transformation sociologique du recrutement. Car l’inclusion, ici, ne se veut pas spectaculaire : elle est conçue comme un investissement progressif, à impact mesurable. Pas toujours comme une opération de communication. C’est déjà ça.
